En novembre 2018, le centre d’études de BNP Paribas présentait les résultats de son étude bisannuelle sur le « pilotage budgétaire des Français au quotidien ». Un regard sur la situation des ménages qui relativise l’augmentation des revenus, et révèle le poids des dépenses contraintes sur les budgets.
En janvier et février 2018, 11000 foyers français ont été interrogés par TNS Sofres pour BNP Paribas. Budget, dépenses, revenus, usages des services bancaires… L’enquête menée tous les deux ans depuis dix-huit ans permet de suivre l’évolution des budgets français.
Des revenus en hausse, des dépenses contraintes aussi
Entre 2012 et 2018, le revenu mensuel net moyen par foyer a augmenté de 2451€ à 2615€, avec une progression de +2,5% entre 2016 et 2018. Mais cette augmentation est à mettre en regard des dépenses contraintes qui pèsent chaque mois sur les budgets des foyers interrogés. Les loyers et remboursements de crédits, les factures d’énergies et autres charges, les assurances, pensions alimentaires ou abonnements de transports ou de télécommunication ont en effet grimpé de 58,8% du budget à 61% entre 2012 et 2018.
L’étude met également en lumière le lien entre le niveau de revenu et le poids des dépenses contraintes sur celui-ci. Ainsi, les revenus les plus faibles (inférieurs à 1300 €/mois) ont vu les dépenses contraintes passer de 65,7% de leur budget en 2012, à 68,6% en 2018, contre une évolution de 54,3% à 56,5% pour les revenus supérieurs à 3000 € mensuels. Les foyers modestes courbent donc le dos sous le poids croissant de ces dépenses inévitables.
En conséquence, la « marge de manœuvre » définie comme la part du revenu disponible restant, évolue à la baisse, passant de 33,9% à 32,2% du budget mensuel moyen.
Une gestion plus « serrée » du budget familial
Malgré cette hausse de la part des dépenses contraintes dans les budgets, le recours au découvert et aux facilités de trésorerie est en légère baisse. Mariages, naissances, entrée des enfants dans le supérieur, chômage ou retour à l’emploi, gros problème de santé, déménagement… Les « moments de vie » positifs ou négatifs motivent souvent l’utilisation des facilités de trésorerie proposées par les établissements bancaires. Mais il semble que les Français aient adoptés une gestion plus “stricte” de leurs budgets pour éviter d’avoir recours à ces services, qui ne concernent plus que 30,3% de la population en 2018, contre 33,3% en 2012.
50,1% des français ne sont pas à l’aise avec leurs revenus
Si une chose n’a pas beaucoup changé, c’est le sentiment d’inconfort des Français face à leurs revenus. En 2012, 50,6% répondaient « pas du tout » ou « plutôt pas » à la question « Êtes-vous à l’aise avec vos revenus actuels ? ». Ils sont aujourd’hui 50,1%. Une très légère hausse, et un bilan qui s’avère donc plus mitigé que ne pourrait le laisser entendre les seuls chiffres du revenu moyen.