Pour se faire régler ses factures rapidement et simplement, il vaut mieux commercer avec la Suède, l’Irlande ou l’Allemagne qu’avec l’Arabie Saoudite, la Chine ou la Russie. Sur 50 pays (représentant au total 85 % du commerce mondial) récemment scrutés par le cabinet Euler Hermes, plus de la moitié ne disposent pas de dispositifs et de lois qui permettent un recouvrement facile. Les résultats de cette enquête proposent un indice à zéro pour les conditions de recouvrement idéales et à 100 pour les pires. Quand on voit que la moyenne internationale est à 51 points, cela donne à réfléchir ! Petit tour d’horizon et conseils.
Des pratiques culturelles très variées
Dans certains pays, il est par exemple interdit de facturer des pénalités de retard et les procédures administrative en cas de non-paiement peuvent être très longues. Le placement en liquidation judiciaire ou équivalent peut parfois être assez rapide, compliquant les choses pour les créanciers. C’est le cas en zone Asie-Pacique principalement.
Globalement en Europe occidentale, tout se passe à peu près bien, avec des délais de paiement moyens oscillant entre 50 et 60 jours, contre 64 sur l’ensemble des 50 pays étudiés. Le rôle du système judiciaire du pays est mis en avant : plus il est rapide, efficace et impartial, mieux ça se passe pour les créanciers.
La France bonne élève ?
Même si elle est dans le Top 10 notamment grâce à l’encadrement légal des délais de paiement et un système judiciaire plutôt efficace, la France devient un pays compliqué dès lors que le débiteur entre en procédure collective, car d’après les experts d’Euler Hermes, les créanciers se voient souvent contraints d’agir très vite pour obtenir gain de cause, dès lors que l’insolvabilité du débiteur est déclarée. Ce dernier ayant parfois un léger avantage sur les premiers.
Les mesures à prendre
Il faut bien étudier les modes de fonctionnement et les législations du pays concerné, avant de se lancer dans des contrats et commandes importants. Le point noir est bien souvent le lancement de la procédure d’insolvabilité : s’il est très rapide, le créancier voit ses chances de recouvrement diminuer très fortement. Il est donc essentiel d’anticiper cette procédure et d’agir en amont, surtout si vous travaillez seul. Les créanciers dits «isolés» n’ont dans beaucoup de pays souvent aucune chance de recouvrer une créance dans le cadre d’une procédure collective. L’accompagnement en amont par des experts bien informés sur les méthodes en usage dans le pays concerné s’avère souvent prudent, surtout lorsque le contrat est important et que le risque d’impayé peut mettre l’entreprise en péril.
En outre, une bonne maîtrise de la langue du pays est évidemment importante pour faire des affaires, mais lorsque celles-ci se compliquent, elle devient absolument indispensable. Les services d’un interprète professionnel et/ou d’un cabinet de recouvrement spécialisé dans l’international, avec des références dans le pays en question peuvent s’avérer payants. Enfin, pour déboucher sur un arrangement à l’amiable (avec par exemple un calendrier de paiement étalé), il vaut mieux toujours privilégier autant que possible des rencontres plutôt que des emails et des appels téléphoniques.
Les pratiques professionnelles varient parfois beaucoup d’un pays à l’autre. Dans certains, il faudra faire preuve de grande fermeté et d’insistance pour obtenir des résultats, alors que dans d’autres, une négociation pacifique et de la diplomatie seront beaucoup plus productifs. Avoir de bons contacts locaux pour opérer des démarches rapprochées et régulières sera, quel que soit le cas de figure, toujours un atout incontestable.
Approfondir
> Le classement complet sur le site de DAF Mag
> Un article très complet qui décrit les spécificités de nombreux pays, sur le blog de Euler Hermes